Éditorial - Eric Besson
L’économie numérique représente un des secteurs les plus dynamiques de l’économie mondiale. En France, elle contribue à un quart de la croissance et devrait créer 450.000 emplois d’ici 2015.
Le logiciel est au coeur de la révolution numérique. Indispensable au fonctionnement des réseaux de télécommunications et des équipements électroniques, la couche logicielle apporte de l’intelligence aux composants électroniques
et simplifie les interactions avec l’utilisateur.
En France, le secteur informatique compte 370.000 salariés et en recrute 40.000 nouveaux chaque année.
Le soutien du Gouvernement à ce secteur est stratégique pour la croissance de notre économie et nos créations d’emplois. Grâce à la mise en oeuvre du plan France numérique 2012, des efforts sans précédent ont été réalisés
en faveur du logiciel en France :
- l’État s’est doté d’une direction des systèmes d’information en février 2011, afin d’optimiser la gestion de son parc informatique ;
- dans le cadre des investissements d’avenir, 48 millions d'euros ont été consacrés à 8 projets
de recherche et développement dans le cloud computing et 32 millions d’euros à 6 projets de logiciel embarqué ;
- le Crédit Impôt Recherche a été triplé depuis 2007. Il représente désormais près de 5 milliards d’euros, dont plus de 22% au profit du numérique. Plus de 2.000 PME en ont bénéficié ;
- enfin, le statut Jeune Entreprise Innovante (JEI) a aidé 2.600 sociétés en 2010 à hauteur de 159 millions d’euros.
Les résultats sont là puisque les 100 premiers éditeurs français de logiciel totalisent 5,2 milliards d’euros de chiffre d’affaires, en croissance de 11%en 2011. Notre pays est le 5ème plus grand éditeur de logiciels au
monde.
À l’horizon 2020, le Gouvernement a adopté une stratégie encore plus ambitieuse, qui vise à atteindre les principaux objectifs suivants :
- intensifier l’effort de R&D dans les technologies clef du logiciel : cloud computing, logiciel embarqué, ou encore « big data » ;
- généraliser les outils logiciels dans toutes les entreprises, en particulier les PME et TPE, pour bénéficier pleinement des retombées en termes de croissance et de créations d’emplois ;
- développer une offre européenne de cloud computing ;
- accompagner des PME et des administrations dans l’utilisation du cloud afin d’optimiser leurs coûts informatiques et améliorer la qualité de service.
Eric Besson
Ministre chargé de l’industrie,
de l’énergie et de l’économie numérique
Éditorial – Bernard-Louis Roques
Nous sommes heureux de vous livrer la 8ème édition du Truffle 100, le palmarès des éditeurs de logiciels Français.
Le Truffle 100 est l’observatoire annuel de l'industrie du logiciel, conçu par Truffle Capital, société de capital risque européenne, et réalisé par les analystes du
Teknowlogy (Centre d'eXpertise des Progiciels).
Largement relayées et commentées, ses conclusions sont reprises par les principaux médias spécialisés. 30 000 visiteurs uniques viennent chaquemois prendre connaissance des analyses publiées gratuitement sur les sites
www.truffle100.fr (consacré aux éditeurs Français) et www.truffle100.com (éditeurs Européens).
Pour la deuxième année consécutive les éditeurs ont retrouvé le chemin d’une croissance à 2 chiffres, après 3 années plus délicates de 2007 à 2009.
Accalmie sur le front des opérations financières: seulement 2 éditeurs rachetés l’an dernier, aucun par des acteurs étrangers.
Les éditeurs créent des emplois qualifiés : effectif total de 64 000 personnes, dont plus de 12 000 emplois dans la Recherche et le Développement (R&D). Près de 1 000 emplois nouveaux créés chaque année, principalement
en France. Après la délocalisation, le relocalisation ?
L’industrie est pérenne, puisqu’elle dégage 762 m€ de profits. Confiante, elle parie sur l’avenir, puisque en réinvestissant 800 m€ dans la R&D -plus que ses bénéfices-.
L'édition de logiciel reste France un métier de PME audacieuses et dynamiques : le 50ème du classement réalise 19,3 m€ et le 100ème 7.3 m€!
Les éditeurs de logiciel sont véritablement les «bons élèves» de l’innovation. Ils créent les emplois qu’occuperont les générations à venir. Ils méritent d'être placés au centre de la politique industrielle Française.
Leur demande d'implémentation d'un Small Business Act (SBA)(1), en tête de leurs revendications année après année, n'a toujours pas trouvé l'écho qu’elle mérite, alors qu'une telle mesure créerait des milliersd'emplois
sans grever le budget de l'Etat.
Les éditeurs commencent à craindre une raréfaction, voire une pénurie du financement, avec des craintes de rabotages du Crédit Impôt Recherche (CIR) et des Fonds Commun de Placement dans l’Innovation (FCPI)(2).
Bernard-Louis Roques
Directeur Général et co-fondateur,
Truffle Capital
(1)Le "Small Business Act", voté le 30 juillet 1953, est le texte fondateur de la politique américaine d'aide en faveur des PME (23 % des appels d'offres publics leurs sont réservés). Cette loi-cadre a affirmé
la nécessité d'orienter prioritairement l'action des pouvoirs publics vers la petite entreprise, conçue comme l'élément le plus dynamique de l'économie.
(2)Créés par la loi de finances de 1997, les FCPI (Fonds Communs de Placements dans l’Innovation) sont des fonds commun de placement dont l'actif doit être constitué principalement de titres de sociétés non
cotées ayant leur siège ou un établissement stable dans l'Union Européenne, soumises à l'impôt sur les sociétés, employant moins de 2 000 salariés et présentant un caractère innovant.
Progression globale du CA
CA “total” 7,7 milliards d’€ (6,6 milliards d’€ en 2010)
CA “édition” 5,2 milliards d’€ (4,7 milliards d’€ en 2010)
CA édition en milliards d’€
Écart croissant entre le 50ème et le 100ème
Concentration du CA
% du CA total |
2005 |
2006 |
2007 |
2008 |
2009 |
2010 |
2011 |
Poids des 20 premiers
|
85
|
84
|
79
|
75
|
75
|
74
|
75
|
Poids des 10 premiers
|
75
|
75
|
68
|
66
|
64
|
64
|
64
|
Poids des 5 premiers
|
64
|
64
|
56
|
56
|
54
|
55
|
54
|
Croissance du CA
83 % des sociétés ont bénéficié d’une croissance de leur CA contre 82% en 2010. Croissance du n°1 : 13 %.
Variation du CA édition
% d’éditeurs ayant un CA Edition |
2006 |
2007 |
2008 |
2009 |
2010 |
2011 |
en croissance
|
86
|
84
|
87
|
70
|
82
|
83
|
en décroissance
|
12
|
11
|
13
|
30
|
18
|
17
|
9 éditeurs entrent au classement
Sur les 100 éditeurs présents en 2011 :
- 2 ont été rachetés
- 5 ne sont pas dans le Top 100 2012 en raison d’un CA insuffisant.
Changements du classement
- 28 éditeurs ont progressé dans le classement (6 en 2010)
- 12 ont conservé leur place (15 en 2010)
- 49 ont perdu au moins une place (54 en 2010)
- 5 sont sortants (CA Edition insuffisant)
- 2 ont été rachetés
- 2 ont modifié le périmètre de leurs chiffres et donc ont eu une variation non significative cette année
- 9 sont entrants
en milliers d'emplois |
2006 |
2007 |
2008 |
2009 |
2010 |
2011 |
Effectif total
|
50,16
|
50,85
|
51,20
|
53,93
|
57,49
|
64,83
|
R&D
|
9,93
|
9,92
|
10,09
|
10,52
|
11,46
|
12,21
|
Poids des effectifs R&D: 19 % de l’effectif total, en baisse (20 % en 2010).
Répartition des effectifs
% de l’effectif total |
2007 |
2008 |
2009 |
2010 |
2011 |
Poids des 20 premiers
|
78
|
75
|
77
|
77
|
67
|
10 premiers
|
66
|
64
|
67
|
67
|
60
|
5 premiers
|
57
|
52
|
45
|
46
|
51
|
3 premiers
|
49
|
51
|
40
|
41
|
43
|
L’investissement en R&D : 807 M€ investis contre 758 M€ en 2010.
La délocalisation de la R&D n’est plus d’actualité
% des éditeurs n’envisageant pas la délocalisation R&D |
2006 |
2007 |
2008 |
2009 |
2010 |
2011 |
|
73
|
71
|
68
|
63
|
80
|
79
|
Profits
Taux de profitabilité
% du CA total |
2004 |
2005 |
2006 |
2007 |
2008 |
2009 |
2010 |
2011 |
|
8,6
|
9,3
|
11,4
|
11,4
|
7,6
|
4,3
|
6,6
|
10
|
Le résultat net total du Top 100 : 761,7 M€ contre 543 en 2010
Des profits mieux répartis
% du résultat total |
|
2005 |
2006 |
2007 |
2008 |
2009 |
2010 |
2011 |
Poids des |
5 premiers |
81
|
90
|
55
|
84
|
91
|
64
|
49
|
|
3 premiers |
67
|
70
|
62
|
79
|
81
|
56
|
43
|
Finance
Accès aux marchés boursiers
Nombre d’éditeurs côtés |
2004 |
2005 |
2006 |
2007 |
2008 |
2009 |
2010 |
2011 |
|
16
|
23
|
25
|
26
|
30
|
33
|
31
|
30
|
Peu d’opérations financières:
2 sortants suite à des rachats :
- DELTA INFORMATIQUE (n°22) racheté par SOPRA GROUP (n°3)
- FIMASYS (n°76) racheté par LINEDATA (n°6)
Les sociétés Sopra Group et Axway se sont séparées à l’occasion du spin-off de la filiale en juin 2011, AXWAY figure donc dans le classement au rang 5. Le CA indiqué pour SOPRA tient déjà compte des rachats
des filiales britanniques de Business & Decision et de Tieto qui sont intervenus en début d'année 2012, ceci pour permettre des comparaisons ultérieures.
En 2011, pas de rachats d’éditeurs du Top 100 par des sociétés étrangères. Rappelons que sur ces 5 dernières années, 14 éditeurs ont ainsi disparu du Palmarès.
Historique des rachats(CA édition en millions d'€)
Les deux principales régions représentent 90 % du CA
La région Ile-de-France
- 80% du CA Edition
- 83% des effectifs
- 78% des effectifs R&D
La région Rhône-Alpes
- 10% du CA Edition
- 8% des effectifs
- 9% des effectifs R&D
Cap sur l’international
Top 10 des pays d’implantation
Mesures publiques susceptibles de favoriser le développement vues par les éditeurs
- N°1 Small Business Act 55 %
- N°2 Crédit Impot Recherche 47 %
- N°3 Programmes européens de R&D 40 %
- N°4 Financement du capital risque (fcpi, ...) 26 %
Prévisions 2012
Cartographie applicative
Les tendances qui tireront le marché en 2012
Perception du Top 100
Les 7 tendances
7 tendances pour l’industrie du logiciel en 2012
En 2012, l’industrie du logiciel se trouve à un tournant de son histoire. Deux tendances fortes, entre autres, font bouger les lignes : la généralisation des applications mobiles et l’immersion du décisionnel dans toutes les strates du business. Mais la révolution la plus spectaculaire est celle du cloud. L'informatique dans les nuages implique une remise en cause radicale des façons de concevoir, de diffuser, de commercialiser et de vendre du logiciel. Le cloud est aujourd’hui loin de son stade de maturité, mais sa progression, sur le marché et dans les esprits, est irréversible. Le système d’information va s'en trouver complètement et durablement bouleversé.
Voilà selon nos analystes les tendances générales qui vont impacter de façon transversale l’industrie du logiciel en 2012.
Laurent Calot
Président du Directoire,
Le Teknowlogy
- Maturité fonctionnelle des outils de gestion, mais...
En 2012, les logiciels qui supportent les fonctions clé de gestion de l'entreprise ont atteint désormais leurmaturité fonctionnelle. Les systèmes de gestion comptable, les ERP, les fondamentaux
du SIRH, les solutions de CRMne se différencient plus uniquement par leurs fonctionnalités de base, quasiment toutes identiques. De fait, elles se sont normalisées. L'exemple le plus
significatif à cet égard est l'ITManagement, où la certification des processus ITIL a uniformisé la majorité des solutions. La comparaison fonctionnelle reste raison en revanche sur les
domaines transversaux plus émergeants (gestion de processus...), en pleine évolution (BI), ou encore peu structurés (gestion de contenus...). Dans les domaines les plus matures, les éditeurs
seront obligés en 2012 de travailler leur différence sur d'autres critères : l'interface utilisateur, lemode d'accès (web, client léger, mobilité...), l'ergonomie de navigation, l'intégration
à d'autres systèmes, la modularité, la facilité de paramétrage, la capacité à évoluer rapidement, le mode de commercialisation (abonnement ou licence, tarification à la demande, à l'usage...),
le prix, etc. La couverture fonctionnelle reste évidemment un pré-requis de base pour tout achat de logiciel,mais les critères différenciants vont de plus en plus se faire ailleurs.
- Le cloud, année de consolidation
Notamment sur l'adaptation du logiciel à de nouveauxmodèles d'usage et de tarification. Depuis deux-trois ans déjà, le cloud s'annonce comme une révolution majeure de l'édition logicielle.
En 2011 déjà, il dépassait le stade du "buzz". Encore limité en termes d'investissements, lemarché du cloud bénéficie d'une croissance dynamique de 15%par an. Il faudra attendre encore
quelques années, avant que le cloud arrive à maturité : le passage au cloud n'est pas sans risque. Aussi les systèmes d'information entièrement ayant "migré" vers le cloud ne sontils
pas légion. L'année 2012 sera donc une année de consolidation. Amorcée avec le SaaS qui touche désormais, à des degrés divers, tous les domaines de gestion du logiciel, et le prolongeant
avec deux autres composantes du cloud, le IaaS et le PaaS, l'informatique dans les nuages inaugure un nouveau modèle informatique, modifiant en profondeur les usages du logiciel (tarification
à la demande et à l'usage, accès web...), inspirant une nouvelle "philosophie" du SI (ressources informatiques éclatées, passage dumode CAPEX aumode OPEX...), ainsi qu'une nouvelle façon
de concevoir le logiciel pour les éditeurs. En effet, grâce aux plateformes PaaS permettant un développement collaboratif, les éditeurs peuvent s'associer à des partenaires pour enrichir
leurs offres. En ce sens, on peut bien parler de révolution du cloud, car ce nouveau paradigme a pour corollaire une transformation profonde du marché de l'informatique et de l'édition
logicielle, suscitant l'arrivée de nouveaux acteurs (hébergeurs...), renforçant le rôle des intégrateurs à valeur ajoutée, poussant les éditeurs à se recentrer sur le métier de l'édition.
- Mobilité et consumérisation du SI
Une autre tendance forte de l'édition logicielle est le développement de lamobilité et des applicationsmobiles. Evalué aujourd'hui à quelque 850millions de dollars, lemarchémondial des équipements
de mobilité continue son irrésistible progression. Les terminaux mobiles, déclinés en de multiples gammes et modèles sans cesse renouvelés, séduisent de plus en plus de consommateurs.
Au delà des équipements, c'est le marché des applications et des services mobiles qui explose. La généralisation de la technologie sans contact NFC (Near Field Communication) a ouvert
d'immenses perspectives dans des applications de paiement et d'authentification de la personne : systèmes d'encaissement sans carte, billetterie dématérialisée, coupons de réduction,
cartes de fidélité, transferts d'argent sécurisés, signature électronique, etc. De nombreux secteurs d'activités (commerce, banques, services...) cherchent à tirer profit de ce levier
de croissance. Les domaines de la distribution et du commerce de détail (retail) sont particulièrement concernés. Un enjeu fort pour les éditeurs qui devront prendre en compte les défis
techniques des nouvelles interfaces hommemachine qu'impose la mobilité. La généralisation des équipements mobiles a un autre impact, plus récemment observé : la "consumérisation" du système
d'information. Les entreprises ont pris conscience que les outils de lamobilité acquis par leurs collaborateurs pouvaient avoir un usage professionnel et, bien employés, accroître leur
productivité. "Bring your own device" : tel est le nouveau mot d'ordre. Ce qui ne va pas être sans poser quelques soucis aux DSI (intégration, création d'applications mobiles, sécurité...).
- Plus de fonctionnalités métier
Cette consumérisation du SI, qui recentre l'humain au coeur du système d'information, accompagne une autre tendance de fond de l'évolution du logiciel de gestion : une meilleure prise en
compte des besoins opérationnels des métiers. C'est une attente forte du marché. Pour les éditeurs, la déclinaison métier (ou sectorielle) va donc continuer en 2012 à être un critère
fort de valorisation de leur offre. Les éditeurs d'ERP ont appris à se rapprocher d'intégrateurs spécialisésmétier qui peuvent aider à verticaliser l'ERP pour l'adapter à tel ou tel segment
de marché : le modèle de réseau de partenaires à la Microsoft a fait des émules. La tendance touche les éditeurs d'outils décisionnels (c'est le cas par exemple dans le domaine de la
planification) qui prévoient de proposer des modèles métier de leur plateforme. Les fonctions décisionnelles vont d'ailleurs beaucoup se développer sur des besoins métier : tableaux de
bord de la GRH, outils de reporting "légers" et orientés métier, outils d'analyse marketing, etc. Enfin, le cloud favorise cette tendance en permettant de réunir des éditeurs et des experts
métier pour créer des bouquets applicatifs rassemblant divers outils logiciels destinés à une population ciblée : le DAF, le responsable logistique, l'expert comptable, etc.
- Les réseaux sociaux, nouvelle dimension du collaboratif
Difficile de parler des tendances du logiciel sans évoquer la dynamique des réseaux sociaux d'entreprise. L'année 2011 a été marquée par une progression contrastée des RSE : si ces outils
se sont beaucoup développés et enrichis, leur adoption par le marché reste lente, freinée par la méconnaissance de la réalité du "2.0" par les entreprises et par les risques liés à un
mauvais usage de ces réseaux. Il n'empêche : ces outils, de plus en plus sophistiqués, donnent au collaboratif une nouveau souffle et colorent d'une couche "sociale" les grands domaines
de gestion (Social CRM, Social BPM...). En effet, loin de se cantonner à l'axe conversationnel (dialogues, échanges de commentaires ou de liens...), les RSE développent de plus en plus
l'axe relationnel (création de relations, partage documentaire...). Reste à voir si le marché saura reconnaître la dimension d'intelligence collective vers laquelle ils convergent. L'année
2012 va donc s'avérer cruciale pour cemarché.
- Le décisionnel sur tous les fronts
Fonction transversale, la Business Intelligence gagne du terrain sur tous les fronts, à tous les étages de l'entreprise. Pour gouverner, piloter, analyser, simuler, prévoir, les entreprises
ont de plus en plus besoin d'outils décisionnels. La conjoncture économique incertaine et les aléas desmarchés stimulent la demande. Toutes les fonctions de l'entreprise sont concernées
: de la GRH aux services financiers, du stratège au tacticien, du directeur général aux responsables opérationnels, dans la petite comme la grande multinationale, dans tous les secteurs
d'activité. Tous les logiciels de gestion intègrent une dimension décisionnelle.
Nos experts attendent des solutions de BI qu'elles renforcent un de leurs points faibles : la gestion de la qualité des données. Les éditeurs vont donner la possibilité de gérer des données
non structurées (exploitation de données textuelles avecmoteur de recherche, text mining, indexation) pour l’analyse des emails, des blogs, des sites Web et des réseaux sociaux, avec
pour corollaire, le support des big data de toute provenance (gros volumes de données avec de nouvelles formes de stockage et de nouveaux modes d’interrogation des informations). Par
souci d'optimisation, la BI vamultiplier les techniques de requête et d’analyse en mémoire qui boostent les temps de réponse. Les fonctions d'analyse et de pilotage vont être plus poussées,
intégrant des fonctions d'analyse prédictive pour anticiper les tendances à venir (BI proactive) et des fonctions de scorecarding plus poussées allant jusqu’à la génération de plans d’action.
Les éditeurs de BI nouvelle génération vont semultiplier (certains d'entre eux pourraient être rachetés par de gros acteurs), avec des outils BI light plus faciles àmettre en oeuvre,moins
coûteux et plus intuitifs dans leur utilisation que les plates-formes BI d’entreprise, et intégrant desméthodologies agiles pour développer rapidement des applications décisionnelles.
- Big data et destructuration des données
La Business Intelligence, chargée de les filtrer, les nettoyer, les extraire et les agréger, est le premier domaine logiciel à être concerné par l'explosion de la volumétrie des données.
Les données prolifèrent, issues du système d'information interne mais aussi de bien d'autres sources externes hétérogènes (web, applications mobiles...). La proportion de données non
structurées que l'entreprise doit gérer va peu à peu se substituer à celle des données structurées. Outre la BI, le phénomène touche d'autres domaines fonctionnels: le MDM (gestion des
données de référence), l'ECM (gestion des contenus d'entreprise), le traitement des flux documentaires dématérialisés, la gestion collaborative des connaissances. Tout le système d'information
est impacté par cette évolution à très long terme.